Trente ans, et quelques mois, après : le 10 mai 1981 revisité.
Posté par bifaceb le 10 septembre 2011
«Immense espoir » : La manière dont F. Mitterrand a joué sur cette corde, même si elle a été efficace, m’est étrangère et pour tout dire me répugne profondément.
L’habileté du candidat Mitterrand, son élection a tenu largement dans le diptyque :
« La force tranquille » pour la droite et le centre,
« Changer la vie » pour la gauche.
J’en veux beaucoup à F. Mitterrand de son slogan « Changer la vie » (je m’en veux sans doute d’y avoir cru), qui a créé une très, trop forte attente, sans bien savoir comment il la transformerait en réalisation, qui a créé des tonnes de désillusions.
On peut sans doute dire la même chose, à un degré un peu moindre et de façon un peu différente, de N. Sarkozy : « Ensemble tout devient possible ».
Comme tous, je n’ai pas vu que la fin des trente glorieuses était là, en 81, que le nouvel équilibre post crise donnerait de moins en moins de progrès social…
Le programme économique était mal pensé: j’ai écrit, en 81, des textes pour défendre les nationalisations, avant qu’elles ne soient dénationalisées, faute d’avoir su les gérer différemment, socialistement, le tout après beaucoup de reniements et de dissimulations… et il n’y a pas eu bascule de rapport de force au sein de l’économie.
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Des années Mitterrand, en positif, je retiens du sociétal:
- l’abolition de la peine de mort
- la libération des ondes radio
- les lois sur le financement de la vie politique
- la fête de la musique
- les accords de Matignon sur la Nouvelle Calédonie
- la journée du patrimoine, et le Louvre totalement dévolu à sa vocation de musée
- la décentralisation, peut-être, en avons-nous un bilan clair partagé ?
du social:
-la cinquième semaine de congés payes
-la retraite à 60 ans (qui aurait pu être mieux réalisée)
-le RMI
-la CSG
-l’ISF
-les lois Auroux pour les droits des salariés
du politique:
- le traité de Maastricht
- l’action pro européenne
Cela m’en fait une quinzaine, d’importances différentes, avec aussi beaucoup de désillusions, de dissimulations, et, au total, cette obsession du pouvoir qui lui a fait y perdurer en manœuvrant, s’y maintenir jusqu’à la fin, sans ressort, sans regrets, pénalisant ainsi, pour longtemps, son parti, ses successeurs, la Gauche réformiste, …
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