Alors, d’où vient cette crise qui, depuis quelques mois, ou plus de quatre ans, c’est selon, met en difficulté notre économie, et comment en sortir ?
Des pages, des articles dans les médias, sur le net, des livres ont largement, longuement, analysé, pesé les causes et je ne saurais prétendre à les avoir toutes comprises, si tentait qu’elles convergent, et je n’aurai pas l’outrecuidance de prétendre les synthétiser, encore moins de les dépasser.
Qu’en ai-je retenu ?
D’abord la crise des « subprimes » en 2007 et sa conséquence sur la déstabilisation du système financier, avec l’année suivante, la faillite de Lehmann Brothers, et des banques en difficulté.
Les causes en sont connues, même si le poids de chaque facteur varie suivant l’interlocuteur : croissance mal contrôlée de la masse monétaire, volonté de rendre propriétaires des ménages insuffisamment solvables alimentée par une spéculation à la hausse de l’immobilier, écroulement progressif des crédits bancaires, favorisé par un jeu de mistigri sur des produits improbables, incompréhensibles, destinés à masquer les risques, à « fourguer » des placements que chacun imaginait continuer à croître, des banquiers, des opérateurs de marché spéculant pour améliorer leurs bonus … au total un système bancaire déstabilisé, qu’il a fallu soutenir pour éviter que le feu de la crise ne ravage toute entière l’économie de la zone.
Puis, il y eut une pause et beaucoup, dont moi, ont cru que la crise était derrière nous, que les mécanismes de croissance allaient se remettre en marche, avec quelques corrections dues aux mesures prophylactiques prises par les gouvernements.
Mais, cette année, (quand ? se souvient-on du début de la « crise de la dette » ?), les bourses ont commencé à s’affoler, les taux à augmenter, les dettes publiques à s’imposer dans le débat, la Grèce à renâcler et tout à se mettre à accélérer, se dérégler : les agences de notation qui imposent leur vision, les marchés que personne ne comprend (les explications des spécialistes qui ne savent que dire et prédire et sont régulièrement démenties), les politiques qui disent que les marchés sont instables et peu fiables, les marchés qui « indiquent » qu’ils ne trouvent pas les politiques économiques assez coordonnées, assez précises, etc…
Ajoutons une dose de complot anglo-saxon et une perspective d’élections en France et en Allemagne, une campagne qui retrouve les accents des opposants au TCE, des responsables politiques qui donnent l’impression de ne plus savoir que faire, comment donner le bon signal, calmer le jeu, revenir à un mode normal de croissance…
Nous retrouverons un accord européen rapidement pour colmater la fuite urgente, nous aurons une perspective de mécanismes stables, la convergence vers une Europe moins dépensière se fera sous la menace… et un nouveau traité va être proposé, reléguant aux antiquités celui de Lisbonne, longtemps présenté comme une étape indispensable et incontournable, le même sort que celui de Nice avant lui.
Et l’Economie, les dettes publiques ? Certains disent qu’elles vont être notre boulet à traîner, à traiter durant une génération. D’autres soutiennent qu’il ne faut pas en faire l’alpha et l’oméga et qu’on peut « se débrouiller » avec les dettes publiques, via la « monétisation des dettes » (transférer nos passifs sur une entité ad hoc, FESF créé pour cela, qui n’a pas d’actifs, ou sur la BCE, qui sait prêter « sur sa bonne mine »), c’est-à-dire, éventuellement, payer en « monnaie de singe », via une inflation accrue, qui pénalise d’abord les créanciers et les rentiers, ou « faire un audit » pour séparer la dette légitime ou « illégitime » ( ??), voire le défaut de paiement …
Et les marchés, les agences de notation, continuent à faire la fine bouche, demandant plus de rigueur et en même temps plus de relance, empêtrés dans les mêmes contradictions que les dirigeants politiques, demandant à la BCE d’intervenir, après en avoir critiqué le principe, réagissant sur les actions quand les notes concernent les obligations, avec la crainte d’un « effet Laffer » au niveau des nations : obtenir, in fine, un « mort guéri »…
La mission du futur Président, de son équipe est bien de nous donner la vision de cette sortie de crise. Personnellement je pense qu’elle doit passer par une véritable perspective, par exemple « La qualité de la vie, l’équité, et la responsabilité », et un grand principe de réalité : que ceux qui ont généré la dette, ceux qui ont vécu depuis 35 ans dans ce pays, qui ont créé cette dette par leurs dépenses publiques trop importantes ou leurs impôts moins élevés, qui ont, durant cette période, multiplié leur patrimoine privé, tous ceux là, avant ou au moment de leur décès remboursent leur part de dette publique par un prélèvement spécifique sur leur patrimoine privé.