Le Monde titrait, à propos de la campagne de NS : retardée et improvisée…
Les racines de sa défaite sont plus lointaines : le comportement arrogant d’ « enfant gâté » des années 2007-2008 d’un Président se croyant tout permis : les attitudes agressives, transgressives, les propos tranchants, toujours confiant dans son étoile, ses capacités politiques, son aptitude à conquérir et garder le pouvoir… s’autoproclamant ironiquement DRH du PS, continuant à fréquenter ses cercles de donateurs, d’amis fortunés et intéressés, à laisser le ministre du budget collecter les fonds, mais incapable d’installer un dialogue, un débat, sur la réforme des retraites…
Les racines sont aussi à trouver dans la crise, les crises, ce tsunami issu d’un système financier déréglé qui a failli faire sombrer banques et assurances, qui a eu des conséquences sur l’économie réelle, a fait croître le chômage et rendue faible la croissance du pouvoir d’achat, avant de faire retomber ses droits et son poids sur les dettes des Etats et les contribuables, les citoyens.
Mais NS y croyait, avec son expérience des campagnes, des tactiques politiques, des débats, …
Et, de ce point de vue, il a vraiment et largement raté !
Cachant la date de son début de campagne, voire sa candidature, semblant « embusqué », avancer masqué, il a semblé manquer de sincérité.
Et cette affiche, La France Forte, avec cette mer vide, personne n’a compris pourquoi, et ce slogan, tellement détournable et moqué … ce clip du second tour qui relevait plus de l’agit-prop que de la vision, la conviction…
Cette bizarre prétention à être le meilleur lui a fait croire qu’il allait survoler le débat où il parut, au contraire, fatigué, presque déphasé, dépassé, incapable de répondre de manière adéquate à l’éloquente et brillante anaphore de FH.
La campagne de FH
c’est normalité, ténacité, tonicité, pugnacité, lucidité et peu d’idées,
qui l’a emporté sur demi-vérités et agressivité…
Il est vrai que la presse ne fut guère favorable au Président sortant,
mais c’était aussi à lui de mieux gérer cette corporation sensible.
Une dernière observation : les courbes des sondages de second tour permettent à n’importe quel statisticien , par une simple régression, de montrer que dans un mois, début juin, les courbes se croisent, et le sens de l’élection s’inverse !!! … Où sont les législatives ?