EducNat
Posté par bifaceb le 24 mai 2013
Le rapport de la Cour des Comptes sur l’Education nationale fait parler de lui.
Normal, c’est un sujet sensible et qui nous touche presque tous.
Je n’ai pas tout lu, bien sûr, seulement quelques extraits parus dans la presse internet.
Beaucoup de choses connues, banales comme le poids des options, la nécessité de la double spécialité…
Beaucoup de remarques anecdotiques reprises par la presse, c’est fait pour cela.
Pour ma part, je retiens deux points, pour l’instant du moins, deux points très différents.
Des obligations différentes pour les certifiés et les agrégés.
Je n’ai jamais compris comment un concours peut permettre de travailler moins, en étant mieux payé, pour faire la même chose.
J’ai l’impression que c’est unique dans la fonction publique.
Pourquoi cette situation a t elle perduré ? du fait du prestige du Savoir, de ce concours élitiste de l’agreg,
ou peut-être à cause du lobby des agrégés, représentés par une société bien écoutée…
L’affectation des plus anciens dans les « meilleurs postes »,
et non dans les postes où ils seraient les plus nécessaires.
Ce système paraît bizarre, incohérent, est mal compris.
C’est pourtant la règle générale du code du travail : dans une entreprise les postes à pourvoir sont d’abord proposés aux salariés en activité qui en ont les compétences. Sinon, ce serait la révolution : celui qui a accepté un lieu, un horaire peu pratique verrait mal un nouveau venu « moins compétent que lui » prendre le poste de son métier qu’il vise.
D’ailleurs, au delà de l’entreprise, le tropisme des plus anciens, expérimentés, vers les postes les plus recherchés, agréables,
est patent, cf la répartition des médecins par exemple, et la proposition de diriger les débutants vers les déserts médicaux.
A l’ Education Nationale, comme dans la police, la justice, les autres grands services publics nationaux, l’entreprise, c’est l’ensemble des établissements, et je ne suis pas certain qu’on sache différencier une compétence ZEP : les plus anciens choisissent et occupent les postes les plus agréables. Difficile de l’éviter sauf à motiver par des promotions, une implication personnelle, ou des rémunérations : donner une prime aux plus anciens, les mieux payés, pour qu’ils aillent travailler dans les postes les moins demandés… pas évident. Par ailleurs, je ne suis pas certain que dans les établissements les plus difficiles, une équipe d’anciens, un team « cheveux blancs » soit le mieux adapté. Si l’idée est qu’il faut les meilleurs des 30/50 ans dans ces postes difficiles, cela pose le problème de l’affectation des « autres » et des compétences nécessaires dans des établissements « normaux ». Sur cet aspect on aurait aimé avoir des pistes de solution, de la part de la cour, des expériences internationales réussies.
Mais je reprendrai quand j’aurai un peu de temps la lecture du rapport de la cour…et mes commentaires éventuels.
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