Comme chacun d’entre nous, je ressens fortement la violence de cette attaque, de ce massacre à Charlie Hebdo.
Condamnation, et qu’écrire de plus que l’horreur semée par ces tueurs ?
Dire, bien sûr, ma tristesse, ma fraternité avec les proches, les familles …
Je n’ai pas repris le slogan »je suis Charlie », je ne m’identifie pas à ce journal, que je lisais de moins en moins.
Son insolence me paraissait parfois indécence, genre crise d’adolescence…
Mais je garde dans l’oreille la voix, et le rire de Bernard Maris, dont il était question dans ce blog il y a quelques jours,
et j’ai fait miens depuis longtemps les personnages de Cabu : le Beauf, le Grand Duduche,
qui nous accompagnent, m’accompagnent depuis presque cinquante ans.
Il faudra retrouver cette capacité de critique par le dessin, la caricature, les mots aussi, de notre société,
de ses travers et ses effets pervers.
Il faut aussi retrouver les coupables de ces assassinats et les punir, même si un procès risque d’être, pour eux, une tribune.
Je ne suis pas inquiet pour les musulmans de France, qui ont manifesté leur dégoût et leur condamnation de ce massacre :
les citoyens ne cherchent pas à catégoriser, nous avons compris que ces fous sont un danger pour tous.
Enfin, une remarque : depuis quelques années les religions, y compris dans leurs symboles les plus sacrés,
Mahomet, le Christ, le pape sont régulièrement et méchamment brocardés, ridiculisés dans les médias.
Le respect de l’autre passe aussi par le respect de ses convictions et de ses croyances.
Dans ce domaine, on gagnerait à un peu de mesure dans la caricature, je pense.
Ce qui, bien sûr, n’excuse rien, ne justifie strictement rien, est-il besoin de le dire ?
J’entends le premier ministre dire qu’on a peut-être été trop complaisant avec « la haine », et je crois qu’il a raison.
La haine, celle qui s’exprime par la volonté de blesser, de tuer, d’inciter à faire du mal, quelque part, devrait être un délit.
je préfère ce dessin, plus expressif….

Le fanatisme, la haine, la violence, la barbarie
ce sont bien là nos ennemis, pas les religions et les partis.
Je ne suis qu’à demi Charlie, je préfère être Ahmed :
« Charlie a ridiculisé ma foi, ma culture, et mon métier,
et je suis mort en défendant son droit de le faire ».
Comme l’avait si bien dit, au temps des lumières, Voltaire.
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Et j’apprécie ces vignettes :
