Notre ministre de l’économie prend la plume
et dans le Monde avec un titre en « une »,
il lance une offensive contre le « capitalisme naïf »
qu’est que ce concept , ce terme qui se retrouve dans l’article ?
Jusque là, j’avais vu le capitalisme plutôt rusé, habile, agile, opportuniste,
serait il en même temps un grand naïf ?
Je cherche et trouve « la France est donc entrée dans une ère de capitalisme naïf
qui conduit à privilégier les intérêts d’actionnaire aux stratégies de court terme »,
phrase si mal formulée que rigoureusement incompréhensible, expliquée ensuite:
» c’est pour eux le cours de Bourse quotidien qui compte, et c’est donc la spéculation qui motive »
pourtant le rapport entre la bourse et la spéculation n’est pas si évident, mais on comprend l’idée.
Si c’est pour dire que le capitalisme thésaurise et capitalise, c’est la base du système,
s’il faut comprendre que la Bourse n’est pas un instrument fiable,
un ancien banquier d’affaires comme le ministre le sait, mais nous aussi !
Si c’est pour dire qu’il ne faut pas avoir une vision naïve du capitalisme,
c’est bien de l’écrire, ce serait encore mieux de savoir s’exprimer !
Le reste de l’article est à l’avenant :
« Sortons de la naïveté française ( la naïveté a changé de camp !)
qui voudrait un libéralisme offert (à qui, par qui) qui n’existe nulle part ailleurs ! »
Que ceux qui ont compris lèvent la main !
Par contre une phrase telle que « le CAC 40 de 2025 aura un visage différent de celui de 2015 :
il sera plus conquérant et renouvelé » aurait pu être écrite par un élève de terminale ES !
(y compris la maladresse linguistique : le « plus » s’applique t-il à renouvelé ?)
Après, il passe aux trois mesures pour consolider le financement des entreprises.
rien de neuf. Discours copié collé de celui d’il y a cinq, dix, vingt, trente ans,
depuis les premières privatisations faites par la gauche au pouvoir.
J’aimerais seulement être bien certain que dans son rôle de banquier d’affaires,
il a toujours fait prévaloir cette vision de long terme, en privilégiant, pour reprendre ses propres termes:
« les actionnaires familiaux, les actionnaires salariés, les actionnaires publics, et les fonds longs ».*
enfin, un bon point, il conclut :
« il faut accepter que l’économie de marché est un rapport de forces sur lequel nous avons les moyens de peser ».
Vocabulaire mis à part, ne retrouve t on pas le vieux Karl et la lutte des classes ?
* et tout ça, en fait, pour justifier le droit de vote double des actionnaires de plus de deux ans chez Renault !