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Densité en région parisienne.

Posté par bifaceb le 20 avril 2012


 

Plusieurs maires, dont celui de Paris ont pour projet de faire des tours de 20, 30 étages pour « loger tout le monde pas trop loin» des transports en commun, des emplois,  du centre historique, nœud de communication et de loisirs. Ceci est, bien sur, basé sur un argumentaire écologique, même si chacun peut imaginer que les promoteurs ne sont pas hostiles à une approche qui augmente les m² et diminue la part du foncier. En matière écologique, énergétique il faudrait prendre en compte l’impact des ascenseurs, de la circulation verticale par rapport à une circulation horizontale. J’imagine que des travaux existent là dessus.

Paris est largement « haussmannien » avec des immeubles de type R+5, R+6, R+7…, la banlieue est très disparate mais le pavillonnaire va du rez de chaussée simple à une petite maison (sans ascenseur bien sûr) de type R+2. Les immeubles de bureau sont plutôt autour de R+9 (hors tours), l’industrie, le commerce de l’ordre de R+1. Imaginons une moyenne globale de l’ordre de R+3, qui permet éventuellement de se passer d’ascenseur.

Quelle densité d’occupation, quel coefficient d’occupation des sols serait nécessaire, en pure théorie, en région parisienne ?

Celle ci a une population de 11 millions d’habitants, une surface arrondie à 10 000 km², soit une densité de 1000 habitants au km² (10 fois la densité française moyenne),  1000 m² par habitant.

Combien de m² construits nécessaires pour que ces franciliens puissent se loger correctement, travailler, faire leurs courses, du sport, avoir des loisirs, bénéficier de services ?

Je n’ai pas vu de chiffres sur le net, j’ai sans doute mal cherché. Alors, évaluons au doigt mouillé :  pour habiter, 25 m² (un studio) par personne, c’est tres large pour un couple, une famille avec des enfants, pour travailler, 15 m² (norme classique en bureau non paysager) soit 40 m² « individuels », auxquels j’ajoute 40 m² « collectifs » (services, loisirs…). 80 m² par personne au global, en étant très large (les retraités, les enfants n’ont pas besoin d’espace professionnel, etc…)

80 m² à rapprocher des 1000 m², en  ne bâtissant que sur un niveau, sans étage, on doit « urbaniser », construire sur 8 % du territoire. Avec la densité moyenne R+3 ci-dessus, le coefficient d’occupation construite (le COC !) est de 2 %, ce qui laisse de la place, 98 % du sol, pour la verdure, les cours, les jardins, les voies publiques, etc… et n’incite pas à construire des tours mais bien à réhabiliter   entre R+1 et R+5 beaucoup d’habitations vétustes, de friches, de locaux professionnels abandonnés !

 

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Culpabilité et Contrition.

Posté par bifaceb le 20 avril 2012

 Deux C de repentance pour quatre C d’horreur humaine historique .

Nous sommes les héritiers de nos aïeux. Ils nous on légué un patrimoine culturel, industriel, monumental, et, au-delà, un mode de vie et de relation à l’autre qu’on appelle « civilisation ».

Dans cet héritage, je suis fier des cathédrales, de la Renaissance, des Lumières, de Versailles, de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789, de l’esprit des poilus de 14-18, du programme du CNR, de l’Europe construite sur les débris des vieux conflits, de la littérature , des sciences, des arts, qui ont traversé ces siècles, des noms reconnus dans le monde entier, de Molière à Hugo ou Pasteur, et tant d’autres…

Par ailleurs, j’éprouve une culpabilité héritée, et je fais acte de contrition pour quatre faits majeurs qui furent, à des degrés différents, des erreurs, des fautes, voire des crimes.

-En premier lieu les Croisades qui, au-delà de la dimension religieuse, furent source de massacres, contribuèrent à vider la France de ses « élites » pour les lancer dans des combats incertains, qui, gagnés puis perdus, ont laissé la trace d’une tentative d’invasion.

-En second lieu la Colonisation qui, basée sur l’hypothèse assumée de races et de civilisations inégales, de terres peu occupées  a créé dans ces pays des locaux dominés, des envahisseurs dominateurs, sans que soit recherchée la mixité et le métissage permettant de fusionner les peuples. Même si les apports de la science, les investissements réalisés au XX eme siècle améliorèrent les conditions de vie des « indigènes », même si l’éducation et les structures politiques y furent progressivement développées, l’incapacité à traiter d’égal à égal a fait pencher la balance d’une colonisation de coopération, de raison, à un colonialisme de séparation, parfois d’affrontement.

- La Conquête de l’ouest, avatar de cette mise en valeur des territoires et de mise au rancart de leurs habitants traditionnels,  a aussi conduit à ce diptyque : mépris et massacres.

-enfin, le pire, le Commerce triangulaire, ou l’institutionnalisation, l’industrialisation de la déportation et de l’esclavage, alors même que l’Europe découvrait la civilisation des Lumières, les droits de l’Homme sur un fond de civilisation chrétienne faite d’Amour du Prochain.

Ce dernier crime est celui qui fit le plus de victimes, qui laisse aujourd’hui dans la géographie et l’Histoire une trace indélébile qui témoigne de la perte de repères de nos aïeux vis-à-vis des droits humains.

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chasse au gaspi…

Posté par bifaceb le 20 avril 2012

Au moment des pics de consommation électrique, durant la vague de froid de février,  les médias nous disaient que nous risquions chaque soir « l’implosion » du système et la panne faute de mégawatts disponibles, j’observais que les moyens de régulation de la consommation d’énergie existent peu, ne sont pas proposés, et seraient pourtant bien nécessaires….

deux exemples privés et un public:
- mon chauffage central est au gaz, certaines pièces sont trop chaudes lorsque les autres sont tièdes: les robinets thermostatiques sont rares, chers, et fragiles… il faut insister auprès du plombier pour les faire poser…
- dans notre résidence secondaire, des radiateurs électriques à accumulation maintiennent un « hors gel » à 8°, et sont activables pour chauffer avant notre arrivée. EDF/ERDF ne propose aucun service pour fermer à distance nos circuits électriques, et les réenclencher ensuite…
- le matin à 8h, il faisait jour, l’éclairage public de ma rue était allumé…à quand un oeil électrique de régulation par rue ?

Chacun aura d’autres exemples personnels…

Les écologistes ont raison de dire que notre société a été conçue pour consommer, voire gaspiller, plutôt qu’ajuster, réguler, économiser, recycler…

En cela leur discours peut porter,

et on saisit mieux comment alors limiter la production électrique, dont le nucléaire…

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Vouloir renégocier le traité…

Posté par bifaceb le 12 décembre 2011

 

Dépêche :

Le candidat socialiste à la présidentielle a estimé ce lundi que le projet de traité intergouvernemental arrêté vendredi dernier par des  membres de l’Union européenne n’apporte pas «la bonne réponse» à la crise des dettes souveraines.

Oui,

tout projet peut etre amélioré,
aucun n’est « le dernier, le meilleur »,
je pense que FH a raison de donner une opinion
qui fait avancer le débat…
les pays qui, en dix ans,
ont dit Oui au traité de Nice
qui ont dit Oui au projet de TCE,
qui ont dit Oui au traité de Lisbonne,
qui ont dit Oui à Bruxelles la semaine derniére,
pourront encore dire Oui à un encore meilleur traité !

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7 candidats centristes dans le bus de la présidentielle..

Posté par bifaceb le 12 décembre 2011

Dominique de Villepin apres François Bayrou, Herve Morin, Nicolas Dupont-Aignan, Corinne Lepage, Christine Boutin, il y a aujourd’hui déjà six politiques  (et j’en oublie certainement…) « déçus de l’UMP » d’époques variées pour venir , chacun avec sa personnalité, ses priorités, tenir un discours de rassemblement, à côté,  « au dessus » des deux partis de gouvernement, loin des extrêmes de droite et gauche.

Ils sont sans doute intéressants mais trop nombreux.
tous ne survivront pas.comment se fera la sélection ?

par les sondages,  les « coups bas politiques », le financement,ou le ralliement ?

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La Crise.

Posté par bifaceb le 8 décembre 2011

Alors, d’où vient cette crise qui, depuis quelques mois, ou plus de quatre ans, c’est selon,  met en difficulté notre économie, et comment en sortir ?

Des pages, des articles dans les médias, sur le net, des livres ont largement, longuement, analysé, pesé les causes et je ne saurais prétendre à les avoir toutes comprises, si tentait qu’elles convergent, et je n’aurai pas l’outrecuidance de prétendre les synthétiser, encore moins de les dépasser.

Qu’en ai-je retenu ?

D’abord la crise des « subprimes » en 2007 et sa conséquence sur la déstabilisation du système financier, avec  l’année suivante, la faillite de Lehmann Brothers, et des banques en difficulté.

Les causes en sont connues, même si le poids de chaque facteur varie suivant l’interlocuteur : croissance mal contrôlée de la masse monétaire, volonté de rendre propriétaires des ménages insuffisamment solvables alimentée par une spéculation à la hausse de l’immobilier, écroulement progressif des crédits bancaires, favorisé par un jeu de mistigri sur des produits improbables, incompréhensibles, destinés à masquer les risques, à « fourguer » des placements que chacun imaginait continuer à croître, des banquiers, des opérateurs de marché spéculant pour améliorer leurs bonus … au total un système bancaire déstabilisé, qu’il a fallu soutenir pour éviter que le feu de la crise ne ravage toute entière l’économie de la zone.

Puis, il y eut une pause et beaucoup, dont moi, ont cru que la crise était derrière nous, que les mécanismes de croissance allaient se remettre en marche, avec quelques corrections dues aux mesures prophylactiques prises par les gouvernements.

Mais, cette année, (quand ? se souvient-on du début de la « crise de la dette » ?), les bourses ont commencé à s’affoler, les taux à augmenter, les dettes publiques à s’imposer dans le débat, la Grèce à renâcler et tout à se mettre à accélérer, se dérégler : les agences de notation qui imposent leur vision, les marchés que personne ne comprend (les explications des spécialistes qui ne savent que dire et prédire et sont régulièrement démenties), les politiques qui disent que les marchés sont instables et peu fiables, les marchés qui « indiquent » qu’ils ne trouvent pas les politiques économiques assez coordonnées, assez précises, etc…

Ajoutons une dose de complot anglo-saxon et une perspective d’élections en France et en Allemagne, une campagne qui retrouve les accents des opposants au TCE, des responsables politiques qui donnent l’impression de ne plus savoir que faire, comment donner le bon signal, calmer le jeu, revenir à un mode normal de croissance…

Nous retrouverons un accord européen rapidement pour colmater la fuite urgente, nous aurons une perspective de mécanismes stables, la convergence vers une Europe moins dépensière se fera sous la menace… et un nouveau traité va être proposé, reléguant aux antiquités celui de Lisbonne, longtemps présenté comme une étape indispensable et incontournable, le même sort que celui de Nice avant lui.

Et l’Economie, les dettes publiques ? Certains disent qu’elles vont être notre boulet à traîner, à traiter durant une génération. D’autres soutiennent qu’il ne faut pas en faire l’alpha et l’oméga et qu’on peut « se débrouiller » avec les dettes publiques, via la « monétisation des dettes » (transférer nos passifs sur une entité ad hoc, FESF créé pour cela, qui n’a pas d’actifs, ou sur la BCE, qui sait prêter « sur sa bonne mine »), c’est-à-dire, éventuellement, payer en « monnaie de singe », via une inflation accrue, qui pénalise d’abord les créanciers et les rentiers, ou « faire un audit » pour séparer la dette légitime ou « illégitime » ( ??), voire le défaut de paiement …

Et les marchés, les agences de notation, continuent à faire la fine bouche, demandant plus de rigueur et en même temps plus de relance,  empêtrés dans les mêmes contradictions que les dirigeants politiques, demandant à la BCE d’intervenir, après en avoir critiqué le principe, réagissant sur les actions quand les notes concernent les obligations, avec la crainte d’un « effet Laffer » au niveau des nations : obtenir, in fine, un « mort guéri »…

La mission du futur Président, de son équipe est bien de nous donner la vision de cette sortie de crise. Personnellement je pense qu’elle doit passer par une véritable perspective, par exemple « La qualité de la vie, l’équité, et la responsabilité », et un grand principe de réalité : que ceux qui ont généré la dette, ceux qui ont vécu depuis 35 ans dans ce pays, qui ont créé cette dette par leurs dépenses publiques trop importantes ou leurs impôts moins élevés, qui ont, durant cette période, multiplié leur patrimoine privé, tous ceux là, avant ou au moment de leur décès remboursent leur part de dette publique par un prélèvement spécifique sur leur patrimoine privé.

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35 heures, 10 ans après

Posté par bifaceb le 3 décembre 2011

 

J’ai toujours été un fervent partisan des 35 heures, conquête sociale dans la lignée de la journée de 8 heures, des 40 heures, des congés payés, etc…

L’argument de la compétitivité rendue impossible par cette réforme a été tellement mis en avant à chaque réforme par le patronat, la droite, et tellement démenti par l’histoire qu’il me semblait plus théorique que réel. D’autant que les lois 35h, en permettant une assez grande flexibilité de l’organisation du travail, ont permis d’améliorer l’efficacité des heures travaillées.

Les salariés ont travaillé moins longuement, mais plus intensément, en étant payés au moins autant qu’auparavant. Avec d’ailleurs, certaines conséquences négatives sur les populations fragiles, ou à se situant la marge : jeunes, vieux, personnes mal formées, ou indolentes, ou éloignées des contraintes de l’emploi…

Et la droite, en augmentant largement le contingent d’heures supplémentaires, a permis aux salariés de revenir aux 39h, qui est d’ailleurs la durée moyenne effective du travail en France des emplois à temps plein, et la durée moyenne, en incluant les temps partiels, situe la France dans la moyenne de l’OCDE. De fait, ainsi, pour les ouvriers, salariés, les 35h se traduisent moins par une diminution du temps de travail que par une meilleure rémunération, une majoration des heures sup. qui se déclenche plus tôt.

Pour les cadres, les 35h se sont traduites par des journées de congés supplémentaires, pas toujours utilisées immédiatement du fait des contraintes de l’activité, mais alors payées plus tard ou épargnées en Compte Epargne Temps.

D’une certaine manière, tout est revenu « comme avant » et cette réforme majeure des années Jospin, cette tentative pour, au-delà de la lutte conjoncturelle contre le chômage, continuer la baisse historique de la durée du travail permise par les gains de productivité, cette volonté pour, cette fois, « changer la vie », permettre d’aller vers un chemin de moindre croissance, en associant les conditions de travail chères à la gauche historique, et la modération de la consommation recherchée par les écologistes, cette réforme a, de ce point de vue, échoué.

Pourquoi ? D’abord, nous sommes restés isolés, il n’y pas eu de mouvement européen, occidental, mondial vers cette réduction du temps de travail, isolés dans le temps aussi puisque la droite revenue vite au pouvoir n’ a pas permis à la gauche d’approfondir, de faire évoluer son projet.

Aussi car le moment était mal choisi : l’arrivée à la retraite des baby-boomers, la dette publique accumulée, le chômage encore trop haut, la concurrence internationale limitaient par trop les marges de manœuvre pour réussir cette réforme.

Il faudra y revenir, et mieux préparer….

Notre vision des 35 heures:

D’abord, Travailler moins, enfin, Vivre mieux !

Pour cela, vouloir, savoir Consommer autrement,

Dès maintenant, Respecter notre environnement,

Et Préserver le temps, Profiter de tous les instants.

35 heures: Qualité de la vie, Equité des destins.

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nucleaire et progres scientechnoprolifique

Posté par bifaceb le 2 décembre 2011

 

Ce qui est amusant dans le « débat », la querelle sur l’avenir du nucléaire civil en France c’est qu’il se déroule, en quelque sorte,  » à fronts renversés ».

En général, face aux menaces du réchauffement climatique, la pensée « industrielle, industrieuse », dit que le progrès technologique permettra de faire face aux défis environnementaux sans pour autant avoir besoin de changer radicalement notre mode de vie, en particulier que la croissance continuera, teinte en vert, que le réchauffement climatique aura une solution « technique », que la stabilisation, et encore moins, la décroissance, ne sont une option.

Appuyée sur l’analyse historique, la perspective est celle d’une science salvatrice qui évite la rupture.

Et, quand les écologistes disent, analoguement: décidons la fin du nucléaire, donnons des moyens à la recherche sur les énergies alternatives, de l’ énergie, il y en a à foison, sur nos têtes*, sous nos pieds, inventons des aujourd’hui les moyens de l’exploiter, curieusement, les thuriféraires de la science et de technique sont sceptiques, incrédules, pessimistes.

Curieux paradoxe,

ou logique de lobbies ?

 

nucleaire et progres scientechnoprolifique dans économie politique société démographie soleil-astre
*on peut trouver sur le net

Approximativement 0.7 trillions (700 millions de milliards) de KiloWatts heure atteignent la surface de la terre annuellement. Cette énergie est celle qui met en marche la « machinerie » de la Terre. Elle chauffe l’atmosphère, les océans et les continents, génère les vents, meut le cycle de l’eau, fait pousser les plantes, fournit les aliments aux animaux, et (durant une longue période de temps) produit même les combustibles fossiles.
S’y ajoute l’énergie amassée sous nos pieds dissipée via la surface terrestre, négligée ici, mais non négligeable en réalité.

La consommation « commerciale » d’énergie est de 85 000 milliards Kwh, en y ajoutant une autoconso du même ordre, l’énergie totale consommée par le monde représenterait à peu près 1/5.000 de l’énergie solaire que reçoit la surface de la terre chaque année.

bateau-soleil dans la politique au quotidien

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Emprunt

Posté par bifaceb le 1 décembre 2011

Les Français répondent qu’ils ne souscriraient pas à un emprunt d’Etat. Pourtant ils le font tous les jours, via l’Assurance vie, leur mode d’épargne préféré, le livret A dont la collecte a battu des records, et d’autres placements auxquels ils demandent surtout d’avoir une « garantie publique ».

J’ai surtout l’impression que lorsqu’on leur parle « placement », ils entendent « prélèvement » et sont dont réticents, ce qui se comprend. Et pourtant, même en actions, ils préfèrent la veuve de Carpentras, qui demande un complément à sa retraite de réversion, au retraité du Wisconsin, qui veut du rendement à tout prix, et le développement de l’épargne labellisée « sociale et solidaire »  montre que nos concitoyens, dans leur actes d’épargne, sont moins voraces que certaines de leurs élites.

Il est vrai qu’à force d’entendre les bonimenteurs et spéculateurs en tout genre venir vous voir pour vous     dire: vendez vos actifs, endettez  vous, placez le tout chez moi et vous aurez des rendements à deux    chiffres, certains se laissent griser et duper (eh, enrico !)

mais pour y être ruiné, il faut avoir allié avidité et naïveté, cupidité et stupidité.

Les emprunts d’Etat, des entreprises publiques des années 80, 90 marchaient bien en France, cela vient de fonctionner en Belgique, l’Italie aussi, et moi, personnellement, je prête tous les jours à celui qui paye des  annuités de 37 % de ses recettes (service de la dette : 150 mds € dont 40 Mds € d’intérêts, pour un budget de l’Etat de 400 Mds  € de recettes), qui a un actif net positif de 25% de sa dette totale, en ne demandant à mon Trésor que le taux d’intérêt qui me protège de l’inflation et me rémunère modestement, à hauteur de la croissance anticipée.

Je ne veux pas que mon établissement financier joue mon épargne sur des marchés dérivés, risqués, spéculatifs, punitifs pour les peuples,

cf. http://bifaceb.unblog.fr/2011/09/24/not-with-my-money/.

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Les années 80 …

Posté par bifaceb le 30 novembre 2011

 

J’entendais sur France inter  Daniel Mermet dans une émission sur le tournant économique et politique des années 80 ou l’auteur d’un livre sur ce thème, François Cusset, dénonçait cette période comme celle de la financiarisation de l’économie, du développement mondial du libéralisme, de l’abdication de la pensée et des objectifs de progrès social au profit d’une réaction, d’une régression. Curieusement il faisait commencer cette «  décennie »  en 1977 et la faisait finir avec Maastricht où les 49% de « non » en France, et d’autres « non » à l’Euro en Europe  lui semblaient marquer le début des fissures du modèle de la pensée dominante, unique, et préparer le non au TCE en 2005, qui aurait marqué un moment crucial de l’expression populaire contre le chemin ou l’ « establishment » veut le mener, même si les intervenants notaient par ailleurs que nous n’étions toujours pas sortis de cette décennie 80 de la pensée, le consensus libéral.

Pour être franc, je n’ai pas eu le temps d’écouter toute l’émission, qui était sur plusieurs jours, et c’est donc moins ici une réponse argumentée sur les « tournants » politico-économico-sociaux depuis un demi siècle qu’une réflexion personnelle.

Mon sentiment est que, depuis 1945, nous pouvons reconnaître en France, et, eu delà, dans le monde, plusieurs phases.

D’abord les « trente glorieuses » de l’après guerre : croissance forte (5% !) permettant projets industriels et progrès social, lutte pour le partage des fruits de la croissance aboutissant à une amélioration du sort des salariés, une redistribution somme toute assez faible (peu de chômeurs, de retraités…).  Bien d’autres aspects, plus politiques, militaires, écologiques, empêchent de voir cette période comme un « âge d’or ».

En 1974, crise « du pétrole » mais aussi, cela a été vite compris, de l’essoufflement d’un modèle « équilibré » bâti sur la reconstruction, l’effort en commun, le niveau de vie qui croît continument. Les profits des entreprises chutent, les comptes publics ne sont plus équilibrés, l’Etat commence à s’endetter auprès des banques privées qui voient progressivement  leurs contraintes s’alléger et un modèle plus financier  s’implanter en substitution, sur les gains de productivité  de l’industrie et  l’agriculture. Les conquêtes sociales ne sont pas freinées, et, en 1981-82 l’élection de François Mitterrand permet la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans (avec 37,5 années de cotisation), les 39h, l’accroissement des effectifs de la fonction publique.

Mais, en 1979-1980 sont arrivés au pouvoir en Angleterre et aux USA Thatcher et Reagan, poussés par une école de pensée libérale, « les monétaristes », très opposés à la dépense publique. Par leur énergie, leur conviction, leur influence sur les gouvernements européens ils vont obtenir que la direction des politiques économiques soient inversées, qu’elles favorisent systématiquement le marché plus que le règlement, l’actionnaire plus que le salarié, le privé plus que le public, la finance sur la prudence. C’est le « tournant des années 1980 », en France à partir de 1983, avec les plans de rigueur, puis la dérégulation des marchés de capitaux, et, au niveau mondial, l’ouverture sans réserve des frontières dans les négociations de l’ « Uruguay round ». Notons que cette inversion des rapports de force s’est faite pour une large partie sous des gouvernements de gauche et alors que l’Est représentait encore parfois un espoir pour les travailleurs, leurs organisations, en tout cas une menace pour leurs dirigeants, et qu’elle a abouti, en France à une diminution de 10 points de la part des salaires dans la valeur ajoutée, la ramenant à ce qu’elle était au début des années 1970.

Cette « parenthèse de la rigueur » n’a pas vraiment pris fin. Certes des gouvernements de gauche (Rocard, Jospin) ont complété le « filet de protection » social, avec, par exemple, le RMI, la CMU, mais « à minima » et on a l’impression que ce sont ces actions qui font figure d’exception dans un moment ou les droits sociaux ont tendance à être limités, voire revus à la baisse sous la contrainte de déficits budgétaires qui augmentent alors que le taux de prélèvement est élevé, la contrainte de la redistribution (chômage, retraite, santé) forte.

D’un certain point de vue les années 1980 auraient pu, du se terminer en 2000 lorsque la Gauche plurielle au pouvoir, cette alliance du PC issu de l’Histoire sociale, des Ecologistes qui cherchent à inventer et préparer la société de demain, autour du PS parti « de gouvernement et de mouvement » a voulu modifier les conditions de vie et de travail avec les 35 heures. Même si cette loi a eu des aspects positifs, d’autres plus discutables, et que son bilan n’est  pas fait aujourd’hui, il est certain que par sa limite à la France, par l’absence de travail dans la durée du fait du départ du pouvoir de la Gauche plurielle en 2002, elle n’a pas constitué un moment social fondamental, le tremplin d’un nouveau mode de développement qu’elle aurait du préfigurer, le « changer la vie » de 1981, qu’elle est restée une mesure isolée, aux effets limités, qu’elle n’a pas donné le souffle recherché.

Et aujourd’hui ? La Gauche n’a pas retrouvé un discours qui donne une perspective et un espoir, elle est mobilisée surtout autour de la lutte pour préserver les acquis, et le modèle libéral mondial, en dépit des soubresauts, des crises, impose ses idées, ses méthodes, ses hommes.

Nous sommes toujours dans les années 1980 !

Au travail, altermondialistes de tout poil, réformistes hardis, utopistes de tout bord,

penseurs originaux, blogueurs compulsifs, gauchistes, écologistes,

reprenons le flambeau, proposons cette société que nous voulons construire,

sortons des 80’, visons les années 20’, convainquons,  et nous vaincrons !

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