collegio delenda est
Posté par bifaceb le 8 juin 2015
Sur la question de la réforme du collège, un avis de simple citoyen, parent d’élève, ….
J’ai bien compris que le niveau des collégiens testé par PISA était insuffisant,
tout en remarquant que les taux de réussite d’une classe d’âge au bac sont bons.
La question clé de cette réforme est : va t elle améliorer la situation ?
Je n’en ai vu nulle part la démonstration.
Le remplacement d’heures « disciplinaires » par des activités interdisciplinaires ?
Le démarrage d’une deuxième langue en cinquième ?
Tout cela me semble loin de l’enjeu.
Par contre, la suppression des classes bilingue/européenne me semble vraiment une mauvaise idée.
Pour l’ « option » Latin/Grec Humanités de l’Antiquité, si cela permet à tous les collégiens de connaître un peu de latin,
quelques auteurs latins et grecs, un peu d’alphabet grec…
Mais les questions cruciales, fondamentales me semble peu abordées :
Comment faire pour que les élèves qui ne veulent pas, ne peuvent pas suivre l’enseignement rentrent dans ce process ?
Comment intégrer par le haut les élèves qui hésitent à travailler, qui ont besoin d’une motivation ?
Et, puisque implicitement des classes plus hétérogènes sont recherchées dans ce cadre,
quelles conséquences ont-elles sur le niveau de chaque élève* ?
et tout cela, en maintenant l’ »élitisme républicain » !
Ces questions ont, bien sur, du être étudiées, j’aurais aimé qu’elle soient débattues dans le cadre de la réforme !
Je n’arrive pas à me faire à l’idée que, pour égaliser, il faille raboter !
La mission première est d’instruire, de permettre à chacun d’acquérir des compétences,
elle n’est ni d’uniformiser, ni de trier !!
* sur quelles études est basé cette idée que l’hétérogénéité des classes est en soi un facteur de progrès pour tous, pour chacun?
Publié dans économie politique société démographie | Pas de Commentaire »
Dans le cadre du procès des deux policiers lors du drame de Clichy sous Bois, je lis, en parlant d’un des deux inculpés:
« à 17 h 36, il a adressé au commissariat les messages radio suivants : “ les deux jeunes gens sont localisés et sont en train d’enjamber pour aller sur le site EDF “ puis “ je pense qu’ils sont en train de s’introduire sur le site EDF, faudrait ramener du monde qu’on puisse cerner un peu le quartier, ils vont bien ressortir “ puis “ en même temps s’ils rentrent sur le site, je ne donne pas cher de leur peau ».
Je trouve que ces propos méritent bien un procès.
J’ai l’impression que l’idée de les sauver, par exemple en leur criant qu’ ils sont dans un endroit dangereux, ne lui est pas venue à l’esprit, qu’il valait mieux planquer et se planquer, car l’envie de les boucler, en cernant le quartier, était la préoccupation majeure.
Rappelons qu’il est établi que ces gamins n’avaient rien à se reprocher, étaient inconnus des services de police,
et que « vol » sur un chantier à l’origine du coup de fil qui a déclenché la venue de policiers n’a jamais eu lieu.
On voit dans cette affaire les « postures » qui s’enchaînent vers le drame, la mort sans intention le la donner…
Dans un quartier « difficile », une dizaine de gamins désœuvrés durant les vacances de Toussaint jouent près d’un chantier.
Un gardien, un voisin, trouve cela suspect et craint (à tort) un vol, il appelle la police.
Celle ci arrive en force, les gamins se dispersent, fuient les « keufs », réflexe de cité sensible, un parvient à rentrer chez lui, six sont arrêtés, trois (15 à 17 ans) franchissent la clôture d’un transfo EDF: l’aventure, le risque, la fierté d’échapper à la police plutôt que se faire arrêter.
Et le policier qui voit, commente, ne fait rien pour les éloigner du danger, mais veut cerner le quartier pour les attraper.
Vous, moi, aurions, je pense, cherché à les mettre en garde sur le danger, essayé de leur crier de d’éloigner, c’est notre devoir d’humanité,
d’assistance à personne en danger. Les policiers, pour qui cette vigilance est en principe renforcée, ne l’ont pas fait !
Et le drame, quand ils passent dans la « réactance » du transfo: deux morts, un gravement brûlé.
Dès la tragédie connue, des policiers inquiets pour leur sécurité plus qu’émus par le drame,
à tel point que leur chef les tance sur la teneur des échanges radio.*